De plus en plus, les jeunes filles choisissent de jouer au baseball, un sport qu’il n’y a pas très longtemps semblait réservé aux garçons.
Parmi les 300 jeunes qui ont eu la chance de participer à la clinique de baseball présentée au Stade olympique dimanche, plusieurs petites filles étaient présentes et si l’on se fie seulement aux capacités sportives, il était quasi impossible de les différencier des garçons.
«J’ai 26 ans et j’ai commencé à jouer au baseball à 6 ans, a mentionné Vanessa Riopel qui évolue au sein de l’équipe nationale de baseball féminin. J’étais vraiment la seule fille dans mon équipe et dans ma ligue. C’est juste en 2005 qu’un entraîneur m’a approché pour me proposer de jouer sur l’équipe féminine du Québec. Je ne savais même pas qu’il y avait d’autres filles qui jouaient au baseball.»
Pendant l’été, plusieurs cliniques comme celle qui s’est déroulée dimanche ont lieu à travers le Québec et il est plutôt rare d’y retrouver des filles. Pourtant, certaines d’entre elles ont suffisamment de talent et pourraient également bénéficier de ses rassemblements pour améliorer leurs techniques.
«Je me rappelle qu’Éric Gagné était déjà venu dans un camp à Repentigny et j’étais la seule fille. On devait être 150 joueurs», a expliqué l’athlète de 26 ans.
Un modèle
La sympathique joueuse est consciente que son statut lui permet d’agir comme modèle envers les jeunes filles qui voient en elle un exemple à suivre. Toutefois, les athlètes ne sont pas les seules qui ont des questions pour celle qui a passé la grande majorité de sa vie à jouer avec des garçons.
«Ce sont plus les parents qui m’écrivent sur Facebook ou qui m’appellent pour savoir comment j’ai fait pour me rendre sur l’équipe nationale et comment j’ai pris le fait de jouer avec des gars. Les parents veulent savoir ce que ça implique.»
Gagner le respect
Consciente que ce n’est pas facile pour toutes les filles, Riopel avoue avoir toujours réussi à gagner le respect de ses coéquipiers grâce à ses performances.
«J’ai toujours été vraiment respectée. Je suis quelqu’un qui prend de la place. Je parle beaucoup. Je m’adaptais avec les gars.»
La situation était plus difficile pour sa mère qui devait parfois vivre avec les commentaires déplacés de certains parents dans les estrades.
«C’était plus difficile pour ma mère dans les estrades, lorsque les autres parents ne savaient pas qui elle était. Des fois, des parents se demandaient pourquoi leur gars était sur le banc et que la fille était à l’arrêt-court ou sur le monticule. Quand je faisais une erreur, ce n’était pas la joueuse, mais la fille qui jouait mal. En général, une fois le match commencé, elle comprenait que j’avais assez de talent pour être là!»